Quand un petit pont à l’écluse fort usée, Jeté sur la rivière vite enjambée, Nous menait sur la terre aimée de Belgique, Nous cueillions dès le printemps au “Caillou qui Bique” Les jonquilles si familières de sa forêt. Et pintes de bière, paquets de frites couraient Des comptoirs fleuris aux tables ensoleillées. Entre deux nuages gris des rayons étant passés ! Et les tables se sont mises à chanter très fort Pour chasser ces sinistres intrus vers d’autres bords.
Belle terre des Flandres parfois excessive A réchauffer nos âmes réputées si sensibles. Spontanément ouverte, plaisantant haut et fort A ces carnavals tant coutumiers aux gens du Nord !
Pays du tabac, du chocolat : les douaniers Chassaient une contrebande organisée A l’époque d’une frontière cocasse Avant qu’une anonyme Europe ne passe.
Mais bonne Belgique tu n’as pas abandonné Tes bistrots joyeux, tes frites, tes jeux de café, Tes torrents de bière aux chopes innocentes, Tes odeurs aux chauds parfums de sauces piquantes.
Belgique de la fête, des Gilles de Binche, Des oranges à la foule, foule qui guinche. Et des maisons du peuple sur la devanture D’une course cycliste à plate couture.
Belgique amie, tu m’as souvent réconforté Quand les nuages de ma vie, plus lourds à porter Que ceux d’ici que l’on dit si sombres et tristes, Venaient se dissiper dans ton accent linguiste !