Près de l’aile d’acier entre paradis et terre Une pointe bleutée soudain émerge Du fond des rêves en pleine mer Splendeur ensoleillée par dix mille cierges
Et soudain, le silence s’empare des esprits Enlaçant tendrement la descente. Et, tels des planeurs nous voici Cerf-volants ou para-pentes !
Glissant sur l’air chaud de la Caraïbe Les voiles de nos navires célestes Nous portent tels des souffles fluides Vers l’histoire aux couleurs livresques.
Couleurs, fleurs, chaleur intenses Nous conduisent avec étonnement A une précieuse découverte si immense De notre âme sans nuls précédents.
A la musique des prières et des portes ouvertes Aux superbes chapeaux, blancs costumes éclatants, Montent des offrandes au ciel offertes Des églises à de multiples tournants.
Car de la foi partout enracinée Surgissent des messages toujours surprenants. L’île Martinique est comme envoûtée De cocotiers et de rhums bouleversants.
Saint-Pierre et l’éruption de son volcan Qui n’a épargné, dit-on qu’un seul être, Affichent des ruines et des poussières calmement Sans troubler son pieux destin ni l’audace d’y renaître.
Quand le crépuscule de Fort-de-France jette son doux voile, La palmeraie de la Savane devient étouffante. Attirance étrange ou énigme conduite par le sort D’une magie exotique tellement exaltante !
La force des couleurs et des senteurs inonde Nos sens émerveillés d’un tel foisonnement De magnifiques et bruyants contrastes environnants Qu’un amour véritable nous surprend et se fonde.
Baies et anses hospitalières, plantations de canne, Mais aussi la nouvelle économie informatisée D’une jeunesse désormais confiante, comme délivrée De démons légendaires munis de sarbacanes !
Près de l’aile d’acier entre paradis et terre Une pointe bleutée soudain s’immerge et disparaît, Ne pouvant apaiser à elle, toute entière, La grisante pensée de nos exils, à ce qu’il paraît !