Oh, l’amitié n’est pas une mince affaire. Il ne faut pas avec elle, comme avec l’amour, Badiner, jouer, y chercher un mystère ; Elle n’est pas un secret à tourner autour !
Ni bases à jeter ou lignes à tracer, Elle saute aux yeux comme le criquet au pré, Telle un frère que l’on viendrait retrouver Ou celui qui nous vient qui s’était égaré.
L’amitié n’est pas là pour la circonstance, Pas d’avantage une simple connaissance. L’ami est celui qui sait son âme fiable, Simple, digne d’être pour lui honorable.
L’ami ne fuit pas. Son regard ne fuit jamais, Y laisse entrer le soleil, ne clôt ses volets. Quand il cherche pour nous au fond de ses poches, Pas d’ombre au tableau, pas un air qui cloche…
Il ne se force pas à pousser la porte. L’ami ne doute pas qu’on l’aime et s’assoit. Il entre franchement comme on entre chez soi Mais d’abus il n’en connaît d’aucune sorte.
Nue, solide, dépourvue d’apparats, Elle n’a rien à nous vendre ou à nous saisir. Vide d’arguments, l’amitié hait nous mentir. Comme elle, mon ami, tu ne dénotes pas !