Et comme toujours va la vie Ce fut une période calme. Arrivée de trois nouveaux nés, Joies, rires, même des envies ! La roue parut alors freiner Sa lente course et ses larmes.
La joie pénétrait pour un temps L’âme meurtrie de mon frère. L’amour effaçant bien souvent Les douleurs de notre enfance, Terrain fragile sans concession Lorsqu’un frôlement exaspère. Quand à un vacarme si profond, Et sa bruyante résonance … !
Mais comme un tambour, l’air hagard Et de plus en plus assourdissant, Tel un éclair frappant au hasard, Le violent tonnerre a grondé. Renversant sur un méchant chemin Les magnifiques rêves naissants, Creusant profondément un ravin Demeurant pour toujours non comblé.
Plus un jour de paix n’est désormais Venu frapper à notre porte. Tel un démon s’étant emparé D’une nature tourmentée, Faisant surgir de ses profondeurs, Autour d’elle, une cohorte D’infinies quantités de pleurs, Sur deux innocents s’est acharné.
Quand par un beau soir de fin d’été, Sonnant comme la fin d’un lendemain, Un père et un fils s’en sont allés Ensemble, la main dans sa main … J’ai pleuré au ciel, là-haut, au loin Deux astres subitement éteints.