Mon père avait les yeux bleu-azur Couleur de ciel de Provence Regard posé de la patience Sur les inquiétudes qu’elle rassure.
Il avait la beauté du courage Comme de n’avoir pas à plier Si tel faux ou vilain témoignage Venait à vouloir l’approcher.
Il s’est battu en totale union Au destin soudé des hommes Connaissant le prix de l’abnégation Et des enjeux qui les somment.
Il reçut pour sa bonté en héritage La souffrance à la table du partage. Portée comme la fierté du combattant Médaillé au devoir accompli sur son champ !
Le regret aujourd’hui de n’avoir su mieux Ouvrir d’avantage un coeur tellement frileux Me souvient infiniment de l’éternelle peur Que me causaient la mine et mon père mineur.
A l’heure du souvenir du Nord de la France C’est à ses yeux bleus éternels auxquels je pense. Je ferme alors les miens et sur ses genoux Je caresse ses cheveux blancs demeurés si doux.