Pins et sapins viennent de revêtir un manteau blanc Il neige très dru en Périgord Hier encore, assis au soleil, face au coteau, sur un banc On ne devinait pas voir surgir les neiges du Nord
Tels d’infimes éclats de coton qu’une main d’expert Détacherait d’une boule gigantesque Des flocons s’abattent en dansant sur la plaine de Vergt Tout disparaît à l’instant sous cette blanche fresque
Les enfants bravent le vent froid et cette pluie déguisée En rêve de Noël et ainsi que tous les enfants du monde Quand les grands paraissent blasés Ils embrassent les curiosités à la ronde
Les bonhommes de neige deviennent alors nos gardiens Pétris par l’innocence de ces mains juvéniles Nous font oublier les neiges de demain Ternies de boues et de grisailles automobiles
Que la plaine est belle ainsi envahie Par d’inlassables chutes Comme la Dordogne est embellie De ce rare tapis de volutes
Et le temps a disparu tout doucement Et la paix semble s’être emparée Des choses et des gens Heureux témoins de la magie de l’instant