Voici qu’à nouveau le glas te pétrifie. Pantelantes, chancelantes larmes d’horreur, Lourd silence sur les Flandres infinies Sanglotent et tremblent au cri de ta douleur.
Plaines de Verhaeren aux fleurs de tant d’amour, Aux enfants qui bondissaient par tes prés joyeux, Des drapeaux noirs et rouges de sang tout autour Pleurent des visages absents à tous leurs jeux.
Quelles sont les raisons, quel nom pour ce destin Et pourquoi cette récompense funeste A tous ces rires qui se sont éteints, soudain, A ces os brisés, aux rêves noirs qui restent ?
Il n’y a pas de réponse qui convienne. Ce tourbillon est si rapide maintenant Pour y chercher vainement parmi ces peines Un tout petit mot, un geste pour ces mamans.
Pleure, bon et si solide pays de Brel, Le monde te regarde figé par l’effroi. Par amour, pour tes anges disparus au ciel Chaque maison revêtira le deuil pour toi.
Le printemps pleure malgré déjà ses bourgeons. De belles fleurs gisent à même les trottoirs, Recouvrent des grilles, des parvis, des corons ; Le vent cingle des vitres aux masques hagards.