Alors que la page des belles années Qui tranquillement vient de se tourner, Celle de notre si tendre jeunesse, Qu’une autre vient avec promesses.
Celles du grand âge et de ses rigueurs, Des fronts plissés, des rides et des douleurs. Des longues soirées de solitude, Des portes fermées par habitude.
Celles des souvenirs au fond des tiroirs, Des vieilles photos et de leurs désespoirs. Du temps compté année par année, D’anniversaires joyeusement fêtés.
Celles des regrets sciemment enterrés, Des détours si peureusement évités. Des relents de bonheur bien passagers, Des saveurs logées au grenier.
Celle aussi de l'insupportable plainte Des vautours et délateurs dont la crainte Surgit des ténébreuses profondeurs D'un jugement pour cause de malheur.
Celle qu’il faudra noter au testament D’une vie consacrée brillamment A asseoir toutes ses certitudes Sur le vide de ses vicissitudes.
Celle qui, dès qu’elle sera tournée Refermera les bons et mauvais mêlés Au livre de l’interrogation Des sempiternelles destinations.