C’est donc toi, la peur, la cause de nos souffrances, Te comprendre explique ainsi nos attirances ! Bien au coeur de chacune de nos pensées, Tu fais trembler le moindre soupçon de liberté.
C’est qu’avoir conscience de notre petitesse Ne fait qu’allonger la liste de nos détresses, Nous rendant ainsi alors forcément impuissants A gravir la montagne et ses cheminements.
Telle un vieux fantôme hantant son couloir, La peur agrippée à nous, ferme repoussoir De tous les désirs à accomplir malgré elle, Attend à notre porte son heure cruelle.
Mais que craignons-nous donc qui nous fasse autant peur, Est-ce notre voisin enlisé dans sa torpeur ? Ou encore ce pauvre homme qui nous tend la main Et son regard qui interroge notre destin ?
Est-ce la hantise de perdre nos êtres chers Dont cette seule pensée nous met à terre, Ou bien ce nouveau cauchemar de ne plus pouvoir Exister sans les apparats et leurs faux espoirs ?
Mais voilà, celle qui, ancrée plus encore En notre inconscient nous parle de notre mort, Accompagnée de son cortège d’inquiétudes : La maladie, égrenant ses certitudes.
Peur de tout, de tous, de nous, d’aujourd’hui, de demain, Il est donc difficile de trouver le bon chemin. Toutes les portes fermées de l’intérieur Tuent tous nos rêves secrets de plus beaux ailleurs.
Malaise humain et crise d’un temps de concert Nous clouent hagards au pilori de leurs enfers, Réveillant ces vieux instincts propices aux combats Tout ceux que l’on pensait à jamais derrière soi.
Les jaloux, les cruels, les cupides avides Sillonnent, aveugles mécaniques stupides, Des routes fragiles, lendemains sans avenir, Poussant à bout forces et peurs au nul devenir.