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Gilbert CZULY-MSCZANOWSKI

Quand nos parents s’en vont

Quand nos parents s’en vont, l’un suivant son autre,
Délivrés enfin du fardeau de leur chagrin de solitude
Laissant alors leur peine en héritage aux apôtres
De la perpétuelle succession de nos turpitudes.

Et maintenant objets et papiers mouillés
De toutes les larmes de ce temps envolé
Disparaissent tels des fantômes n’ayant existé
Qu’au hasard de rêves embrumés.

La place se fait nette emportant avec elle
Rires et peines, vacances et soirées,
Cheveux blancs, blanches blouses, celles
Qui ont été fréquemment si redoutées.

La place est vide, il n’y a plus d’amis.
Déjà, depuis longtemps car forcément
Ils sont partis aussi
Ou attendent au lit patiemment.

Quand nos parents s’en vont, l’un suivant son autre.
Bien souvent, c’est qu’ils se sont habitués
Tout doucement à l’insu des autres
A savoir discrètement ne plus exister.

Quand nos parents s’en vont, l’un suivant son autre.
C’est tout normalement sur la pointe des pieds.
Comme d’ordinaire, car cet héritage devenu vôtre
Pourrait soudainement les réveiller.