Quand nos parents s’en vont, l’un suivant son autre, Délivrés enfin du fardeau de leur chagrin de solitude Laissant alors leur peine en héritage aux apôtres De la perpétuelle succession de nos turpitudes.
Et maintenant objets et papiers mouillés De toutes les larmes de ce temps envolé Disparaissent tels des fantômes n’ayant existé Qu’au hasard de rêves embrumés.
La place se fait nette emportant avec elle Rires et peines, vacances et soirées, Cheveux blancs, blanches blouses, celles Qui ont été fréquemment si redoutées.
La place est vide, il n’y a plus d’amis. Déjà, depuis longtemps car forcément Ils sont partis aussi Ou attendent au lit patiemment.
Quand nos parents s’en vont, l’un suivant son autre. Bien souvent, c’est qu’ils se sont habitués Tout doucement à l’insu des autres A savoir discrètement ne plus exister.
Quand nos parents s’en vont, l’un suivant son autre. C’est tout normalement sur la pointe des pieds. Comme d’ordinaire, car cet héritage devenu vôtre Pourrait soudainement les réveiller.