Désormais il coule dans nos veines, Chez nous, le cinéma de tous les soirs. Oh, plus celui de fin de semaine Quand on s’embrassait dans le noir !
De tous les soirs aussi de tous les jours, Il meuble les vies sans plus d’espoirs, Donne du piment, étouffe l’amour. Vois le monde qui vide ses tiroirs !
Bains-mousse, crèmes, savonnettes Parmi des crimes nous parlent du temps ; Quand arrivent tout aussi proprettes Partout des guerres qui tuent des gens !
Du cinéma touchant c’est ce qu’il faut. Belles, douces images d’un instant D’une femme s’affairant aux fourneaux Devant des ventres vides tout tremblants !
Devant des machines exprès pour nous, Des artistes peints rient et pleurent. Ils scrutent avec des yeux vides et flous L’invisible cadran qui dit l’heure !