Alors que chacun s’attend à une nouveauté Qu’enfin certaines pages aient été tournées, Il faut bien admettre qu’au contraire Rien ne change jamais sur la terre. Notre vie venant à se terminer Tout semble curieusement se ressembler ! Pourtant chacun d’entre nous n’a de cesse au quotidien D’apporter sa science, son intelligence ou ses mains, Pour ne voir que mieux il faut le reconnaître Les mêmes aberrations sans cesse renaître. Sentiment étrange à retirer Avant qu’il ne faille tout quitter, Celui d’une faible récompense A nos incessantes insistances. Voilà l’étrange conclusion qui nous amène A regretter notre présence dans l’arène Qui accueille les bras ouverts toutes les volontés Et pétrit à l’infini ce qu’elles avaient rêvé. Les microcosmes travaillent pourtant Et même, disons, intelligemment Les affaires vont et viennent, Des nouveautés y surviennent Elles nous sont tous les jours expliquées Applaudissons, nous en avions rêvé ! Femmes et hommes inlassablement s’affairent S’affairent comme si c’était déjà la guerre ! Nos enfants porteurs de nos révoltes Nous montrent bien souvent la porte. Conduits bêtement à l’intérieur d’un troupeau Par d’éternels mirages, on dirait des veaux ! Quant à certains qui, devant, les conduisent Fiers du bâton conquis par entremise, Gros et gras ahanant se traînent Tels de vieilles pauvres baleines ! Des voix s’élèvent, rien ne va ! Que respire-t-on ici-bas ? Debout sur des estrades les illuminés nous éclairent Et nous invitent à des voyages extraordinaires, Ne sachant eux-mêmes le bout du chemin Préférant y aller la main dans la main. Rien ne va, tout le monde le sait Au milieu des sourires défaits S’ébattent les artifices quotidiens Et nombre d’espérances sans lendemain. Quand arrive la fin du voyage Laissant un goût amer de naufrage, Une pensée s’échappe du brouillard Et vole à son secours à tout hasard…