C'est le vent vivifiant qui nous vient de la mer Qui soulève les vagues, repousse au loin la terre, Burine les visages, durcit les coeurs de fer Inoxydables et fiers dans leur poitrine de chair.
Sur de frêles esquifs tant de braves marins Sont partis aujourd'hui dans la brume du matin, Et leurs embarcations secouées par le vent Se chargent de poissons gagnés sur l'océan.
Et quel que soit la peur, et quel que soit le temps, Ils s'en vont dans le froid et leurs cheveux au vent Se chargent de gouttelettes que séchera la bise. Mais quand sonnera l'heure au clocher des églises,
Ils rentreront blasés mais le coeur content D'avoir vaincu la vague, d'avoir vaincu le vent, D'avoir gagné leur vie en affrontant la mort ; Et fiers, la tête haute, de rentrer à leur port...