Chaque aurore fait qu'on se réveille Paresseusement le corps s'étire et se lève Emprisonné dans la bulle de ses rêves Puis la conscience au jour tend l'oreille
Le jour qui vient sera-t-il un jour ordinaire Fait de nos hiers qu'on ne connaît que trop bien Succession des actes qui banalisent notre quotidien Et se cramponnent à notre vie lisse et sans mystère
Chaque nuit fait qu'on s'endort Posément sur nos actes différés Comme un linge lessivé posé sur un pré Rendu blanc sans l'ombre d'un remords
La nuit qui vient bousculera-t-elle en nos songes Le confort des cachots de nos sombres demeures Rythmées par le lancinant et morne tempo des heures Qui entament nos vies et sournoisement nous rongent