La mort vole et arrive paraît-il Par le ciel à grands renforts d'ailes Cortèges de grands oiseaux graciles Qui portent le germe tueur en leur prunelle
Les hommes inquiets se tournent vers les cieux Priant avec ferveur pour que les messagers de la mort Agencent bienveillants leurs trajectoires au mieux En des contrées égarées qui ne bordent pas leurs ports
Faudra donc-t-il ajuster et tuer en plein vol Tant d'oiseaux migrateurs de toutes espèces Avant que leur fiente maudite ne corrompe le sol En tous lieux célestes pointer le fusil avec adresse
Nos regards anxieux se portent déjà avec soupçon Sur nos compagnons qui de volatiles de toutes sortes Affectionnent goulûment la chair tendre en toute saison Déposant de menus présents sur le seuil de nos portes
Les oiseaux se cacheront-ils sournoisement pour mourir Sur quelque grève lointaine ou passe secrète du littoral Laissant ainsi le fléau libéré tel une amazone conquérir Nos frêles espaces et répandre sur nous impunément son mal
Pensez donc ce que pourraient être nos lendemains Dans nos vies restaurées un monde terne sans oiseaux Plus ces chants de haie frivoles pour égayer nos jardins Nous regretterions même la sinistre plainte des corbeaux