Sur le drap froissé de la mer assoupie Se déposent des lettres anonymes Qu’ont transportées les mouettes. Elles ont toutes la même écriture Trempées dans l’encre de la solitude, Elles espèrent trouver l’interprète Celui qui par son regard de lumière Effacera de tant de pages écornées L’ombre de ces larmes trop versées. Elles viennent des quatre coins du monde, Ecrites en années ou en secondes, Toujours les mêmes mots qui s’amplifient, Toujours les mêmes drames qui se confient A ce messie toujours absent Qui vole sur la crinière du vent.
Sur le drap froissé de la mer en furie Se déposent des lettres orphelines Qu’on transportées les aigles farouches Dans leurs serres noyées de brume, Elles portent le même patronyme D’un ancêtre trop lointain Qui est venu de très loin Pour laisser sur la terre L’ombre d’une croix et sa misère Dans l'attente de interprète Celui qui découvrira pourquoi Le souffrance règne ici-bas.