Laisse-moi plonger les mains Dans ce vase nocturne Où scintillent les joyaux du ciel Chaque nuit y viennent ruisseler Les sanglots des perdants éternels. Je voudrais devenir orpailleur Dans les mines rougeoyantes Des soleils moribonds et des cœurs oubliés Qui voguent sur les mers d’exil. Je voudrais à grand coup de tornades Balayer les prisons de la peur, Ecraser l’hydre de la misère, Etrangler la pieuvre de la haine. Laisse-moi plonger dans les abysses Jusqu’aux portes tonnantes des enfers Où tant de douleurs aux cris des murènes Se ploient dans les coraux chatoyants, Laisse-moi y chasser la démence Qui gît là dans un palais de fureur, L’homme en est devenu serviteur, Mannequin animé de vengeance. Viens semer avec moi, Viens dans le désert, Viens planter un verger, Murmurer une rivière, Et souffler un vent frais Dans les sables stellaires Et refaire un Eden et… Après ?