Pourquoi nourrir les affamés, il suffit de les manger, A quoi bon aider les pauvres, sans eux, que serait la charité, S’il n’y avait pas de dettes, que feraient les banquiers? Et sans les voleurs, les gendarmes seraient chômeurs! Vous ne voulez plus de guerre et quid des militaires On ne veut plus mourir, les fossoyeurs se mettront-ils en terre? Qui ne veut découvrir le secret de la grande santé Mais que feront médecins, chirurgiens et infirmières? Si les chômeurs veulent du travail Qu’ils traversent la chaussée Macronne quand les feux sont verts! On ne veut plus les dépressions Mais que feront thérapeutes et pharmaciens, Devront-ils en en créer… Il faut interdire les fraises en hiver Mais qui violera les Marocaines Dans les conteneurs d’Andalousie?
Les étrangers doivent reste chez eux Et toute cette colossale administration qui les gère Avant de les exclure qu’en ferons-nous? Ne mangeons plus de viande Mais d’où viendra le fumier Des vécés insalubres offerts aux apatrides? Certains se plaignent que l’école forme des crétins N’avons-nous pas besoin de consommateurs? Les élections ne servent à rien, prétend-on Et alors? Les électeurs non plus puisqu’ils rabâchent Les mêmes inepties! N’y-a-t-il pas là quelques subtiles connivences?
Si des épidémies ravagent l’Afrique, N’est-ce pas pour mieux réguler les populations, Si les séniories fleurissent dans les campagnes, N’offriront-elles pas de meilleurs engrais? Ainsi chaque mal trouve son remède, Chaque poison a son antidote, Chaque ange, son démon, Chaque mensonge, sa vérité, L’art, son anti-art, Le musée éveille les vivants Et le temple contient sa ruine, S’il y a quelque chose, c’est qu’il n’y pas rien… Mais quand la chose est finie, Que reste-t-il sinon le rien?
Nous le savons maintenant, Gottfried Willhelm Leibniz,