De la rose l’épine accroche Le temps qui passe et qui s’écorche, Amour blessé le long des jours Qui sombrent dans l’oubli si court, Les aiguilles têtues tissent les heures Que tranchera un bras faucheur. Un cri dans la nuit se suspend, Le dernier train râle infiniment, La rue sans voix cherche un écho Dans ces visages sans lèvre. L’horloge du carrefour recule Vers le passé qui s’enfuit, Des rideaux s’ouvrent mais Personne ne regarde aux fenêtres, Des avertisseurs se hèlent pourtant Les voitures ne roulent plus, Deux vieillards courent derrière leur canne Tandis que la pluie étincelle les réverbères, Sur la branche d’un figuier gorgé de pulpe, Un rouge gorge solfie, Une rose frétille et ouvre sa corolle Comme le soleil du premier matin.