Le semblable fait-il semblant D’être un moi-même un moment, Un agent double, un répliquant Qui me mime mécaniquement, Il s’immisce en moi Comme s’il était chez soi Alors qu’il demeure sous mon toit, Tant d’autres voudraient venir En successeurs identitaires Dans la valse des cyborgs, Ces puceaux transhumanitaires.
Qui donc s’investit en moi Dans ces rêves où mes pas Se perdent dans les traces D’un autre qui cherche un chemin Avec ses jumeaux indistincts, Posture d’imposteurs Où chacun est le même de l’autre son semblable, Nomade virtuel, monade fictionnelle, Un pour tous, tous n’est qu’un Au creux de ce Barnum tonitruant, Parade tournoyante de code-barres Offerts aux férocités festives Des identiques solitudes Dans l’innommable anonymat Des cités tentaculaires Que des cercueils pneumatiques Sillonnent sans fin Dans l'ennui d'un jour qui s'allonge à l'infini.