Aux collines noires où rôde Déméter Derrière les rochers qui rêvent de la mer, Elle adresse toujours ses stériles prières, Personne ne revient du voyage aux enfers.
Un faucon s'est brûlé les ailes au soleil Tandis qu'il lacérait un nuage vermeil, Il se débat en vain dans un torrent en guerre, Personne ne revient du voyage aux enfers.
Dans la haie larmoyante où s'est cachée l'aurore Un poussin égaré, de désespoir s'endort, Quelques soupirs s'en vont le long de la rivière, Personne ne revient du voyage aux enfers.
Un coquillage luit sur le morne rivage Où passent tous les ans tant de sombres visages Qui cherchèrent longtemps une nouvelle terre, Personne ne revient du voyage aux enfers.
Un faucon calciné, une aurore blessée, Un ange condamné auprès d'une jetée, J'ai longtemps espéré te revoir, ma lumière, Personne ne revient du voyage aux enfers.