Vous trouverez ma mort au bout de la jetée Dans son fiacre pluvieux où s’ancrent les passions, Sur un grand échiquier, vous la verrez penchée Préparer ses deux fous qui vaincront ma raison.
Mais laissez-moi alors poursuivre mes délires Au casino marron hanté de revenants Et de spectres vitreux qui pincent une lyre, Puis, pendent la diva avec acharnement.
J’irai investiguer la villa aux mystères Et son portier manchot qui hèle les taxis Afin de retrouver l’envoûtante sorcière Aux abords de minuits, dans le bal des maudits.
On verra des éclairs frapper le cimetière, Des momies en fureur chasser les fossoyeurs, Quelques cambrioleurs munis de cimeterres Chercher dans les caveaux le magot des squatteurs.
Je suivrai en secret la cavalcade folle Des ombres enchantées de rêveurs impunis Traqués par les espions de nations de bignolles Qui jamais ne pourront verdir un paradis.
Enfin, je fumerai dans les pompes funèbres Des havanes roulées aux doigts des disséqueurs Avant de somnoler sur le croupe d’un zèbre Et d’inviter la lune à grands coups de liqueur.
Vous trouverez ma mort aux bouts de ces aiguilles Qui tricotent mon temps depuis mes jeux d’enfants, Elle vous sourira de ses dents en saillie En fredonnant ravie quelques lieder poignants.