Courageux capitaine à la barre encordé Défiant la tempête et ses furieux archers, Les vagues déchaînées, leurs sombres tentacules Qui bouillonnent de faim dans le froid crépuscule. Ce cargo chavirant, il te faut le mener Vers le port rayonnant où le soleil est né, L’équipage épuisé prie le Dieu des abysses Pour calmer son courroux et cesser ces supplices.
Courageux capitaine essoufflant les sommets Dans le fracas des vents qui giflent les rochers, Les trombes enneigées, leur terrible colère, Effrayantes furies, friandes de viscères, Ces migrants éplorés, il te faut les sauver, Vers les vertes vallées, tu vas les emmener, Ces brebis égarées, chassées par la misère, Les peurs des nuits hantées et les cruelles guerres.
Courageux capitaine aux flammes exposé Dans l’enfer des forêts que le feu ravageait, Des geysers embrasés incendiaient les nuages Qui hurlaient de douleur sur les cimes sauvages, Les bêtes menacées, tu leur portas secours Dans l’horreur du brasier où s’asphyxiaient les jours, Près des montagnes bleues, les futaies épargnées Bruissaient confusément de leurs feuilles dorées .
Courageux capitaine au chevet des mourants Dans ces chambres cloitrées où se bat le vivant, Sous ta blouse blanche comme l’aile de l’ange, Entend-il le bruit sourd de ton cœur qui s’épanche, Tu l’auras combattu l’invisible ennemi, Ce glacial assassin qui frappe sans répit ! Résistant anonyme, affrontant le destin, A toi vont mes pensées et à toi mon soutien.