Mon petit fantôme Me chante des psaumes Au creux de l’oreille Berce mon sommeil Les bougies dansent Vacillent en cadence Le foyer crépite Toussote et s’agite Dans la cheminée On surprend l’effraie
Mon petit fantôme Etreint mes atomes Qui s’ébranlent émus Grelots entendus Il suspend mes rêves Aux aiguilles oisives D’un sapin brillant Tel l’exquis kaftan Que portaient les mages Dans leur quête sage
Mon petit fantôme Joue au majordome Il accueille aimable Dans sa pauvre étable Tous les Juifs errants Gavroches dolents Qui se réjouissent Mâchant la réglisse Sachant que demain Sera incertain
Mon petit fantôme Acteur au Vendôme Joue un film muet Pour les affligés Les voici joyeux Animés, heureux Sur l’écran volage Passe leur image Un Eden là-bas Leur ouvre ses bras
Mon petit fantôme Se souvient en somme Que fêter Noêl C’est ouvrir le ciel A tous ceux qui souffrent Et tous ceux qui offrent L’a-t-on oublié Gavés de jouets Dans nos cages molles Où rien ne s’envole ?