Que le vent les balaie avec son râteau de givre Ces souvenirs voguant dans l’océan des nuits, Qu’ils aillent brûler dans le feu des comètes A travers l’univers où se perd la mémoire, Si le temps des passions fut celui des cerises, La saison fut plus longue dans ce désert d’ennui Que des ombres parcourent avec grand désespoir De ne jamais trouver l’oasis promise. Qui se souvient d’un nom a perdu son visage, Qui revoit une image ne connaît plus son nom, Certains ont oublié qu’ils avaient un avenir, D’autres l’ont retrouvé au fond de leur passé, L’un fouille son herbier pour trouver la fleur rare A jamais desséchée comme un os poussiéreux L’autre à la fenêtre guette l’instant précieux Qui est déjà passé tandis qu’il sommeillait, Ne le voyez vous pas que seul l’instant est d’or ? Que tout heure achevée n’est que pulvérulence, Ne le voyez-vous pas si tout le temps s’en va, C’est que rien ne pourra jamais le conserver Où alors si peu….une larme de rosée… Cette goutte d'amour où vibre l'éternité.