Nous chercherons dans les allées Des forêts de dentelles givrées Où le tailleur de la lumière Dépose des gemmes solaires La source de l'année nouvelle Où vont boire les hirondelles Dans l'attente des vapeurs vertes Qu'au printemps, les bourgeons rejettent. Nous secouerons nos cheveux de neige Que les années ont déposée Pour déjouer ce sortilège Qui nous vieillit chaque heure passée. Car il nous faut notre jeunesse Pour affronter ce grand défi D'un océan de lourde tristesse Qui peu à peu tout envahit. Oui, il nous faut l'épée de justice Pour assaillir cette hydre atroce Qui suscite tant de supplices De feu de sa haine féroce. Car il faut qu'on se remémore Que nous sommes homme d'abord, Une bien frêle humanité Que nous devons sauvegarder. Et chaque fois qu'un homme meurt Abandonné, proie des malheurs, Nous ne pouvons nous défiler Dans notre indifférence larvée. Puis à défaut de tout guérir Sachons au moins entretenir Dans nos coeurs parfois paresseux La flamme d'un amour généreux, C'est en pensant à l'autre en soi Qu'un jour peut-être adviendra Cette Jérusalem en paix; La fraternelle communauté.