Aux barreaux si noirs Pleure ma détresse Du matin au soir J'oublie mes ivresses Ce château maudit Où se cogne un rêve Résonne d'ennui Que l'écho achève J'ai marché fauché Sous un ciel éteint Parmi les mal-nés Et les malandrins Tel le pieux Lazare Errant dans sa tombe J'arpente au hasard Cette catacombe Croisant des cadavres D'un jour désignés Qui pendront au chanvre D'un sombre gibet Et dans ce manège Où tournent les jours Où tombent les neiges D'un noir de velours J'en appelle à Dieu Dans cette cellule Pour le crime affreux D'une libellule Qui volait trop loin Sur des vers lointains Semelles de vent Brûlant tout serment Et je me repens Allongé à l'ombre D'un soleil mourant Teinté de cinabre Je sais qu'adviendra Dans un autre siècle Une gloire à moi Célébrée en boucle Tout sera prétexte Pour citer Verlaine Ceux que je déteste Fétides haleines Seront des Judas Pleins de compassion Et des cancrelats Dans cette prison Qui s'appelle Mons Où le rouge règne Avec la rigueur Où la rose saigne D'épines sans coeur.