Dépouillés sont ceux qui souffrent Mais que valent nos vêtements ? Ils camouflent les ténèbres Qui absorbent toutes les lumières Ils étouffent les rumeurs Qui remuent au fond de nos prières
Consumés sont ceux qui aiment Mais quel fou a brûlé nos passions ? Montagne de cendres agitées par la haine De n'avoir plus de nom Fumée incertaine, désertée par les flammes Qui affolent la raison
Tournons, tournons sans cesse Dans les chicanes de nos maisons Cherchons, cherchons sans cesse L'issue des lassantes saisons
Ceux qui partent sont les plus tristes Mais quelle ancre immobilise la mer ? Tout ce qu'on a construit Vague d'amertume gelée Un simple murmure d'eau L'emporte dans le silence des nuits
Ceux qui doutent sont bien à plaindre Mais quel vent enfle nos idoles ? Bourrelet dérisoire d'hideuses certitudes Qu'une épine desséchée Allègera sans bruit
Tournons, tournons sans cesse Dans les chicanes de nos maisons Cherchons, cherchons sans cesse L'issue aux lassantes saisons