Les brumes de l’hiver sur le cierge en attente Etendent leur suaire dans un morne silence, Quel souffle horrifie la flamme vacillante, Gardienne menacée des heures d’espérance,
Un chien hurle au lointain sous la lune sauvage, Des spectres incertains se courbent en sifflant, C’est le vent assassin qui gifle leurs branchages Où s’est blotti sans voix un corbeau en tourment,
Dans le parc engourdi sous les flèches glaciales Que décochent cruels les ténébreux nuages, Une ombre se lamente en noyant son visage Auprès d’une statue qui la toise, impériale,
« Mon amour s’est figé dans ce marbre impassible, Mon voeu s’est exaucé pour toute éternité, Je voulais le sauver des saisons corruptibles, A cet envoûtement, il aura succombé.
Mais au fond de la pierre, un coeur a tressailli, Je l’entends marteler de jour comme de nuit Comme un tambour dément qui hante mon passé Si ce coeur bat encore, au mien s’est-il fermé ».