Dans la forge des orages, Dans le creuset des cyclones, Dans le déchaînement des vagues, Dans le vent des sables Où se débattent les ombres De ceux-là trop tôt partis, Que cherches-tu à comprendre, Que voudrais-tu encore apprendre ? Le seul Dieu s’appelle hasard, Il souffle où il veut, Il fait naître et mourir Dans le vol de l’aiglon, Sous l’arche sombre des astres, Dans les décombres des cités Où veillent, dans leur rêve de pierre, Quelques statues mutilées. Cendres pétrifiées des furieux volcans, Ce qui restera de nous Et de nos paroles Qui n’ont rien trouvé Que ces faibles échos dans les coquillages, Des murmures d’amour Glissant sur la plage. Des fragments d’espoir Tombés des étoiles. Nous mourrons aux frontières Comme l’assoiffé Aux portes des mirages.