Les fiancés du vent sur le grand môle errent Et fouettent de leurs bouquets d’horties Le buste de Barberousse, Un Narcisse chenu tranche dépité Le miroir du désir à coup de lames De son rasoir d’Occam, Dans les collèges vides Où suinte tant d’ennui, Des géographes hilares Gonflent les mappemondes d’une terre éventrée, Des colonies d’abeilles Abandonnent Dans les cités fantômes Des ruches de miel noir, Au quai des orfévres, Un philistin baveux, la perruque nomade, Martyrise un chômeur Qui vola son dentier. Le gang des détrousseurs de rouleaux de ronderche S’est étouffé hier en rongeant Des os de poules avares, Du ciel fissuré comme un plafond miteux Tombent des étincelles D’un chalumeau solaire. La nuit marche en silence Sur les frissons bleus de la mer Tandis que des couronnes mauves Aux épines de feu Flamboient au fond des gorges Des dormeurs confinés.