Il se peut que le froid pétrifie les éclairs, Les yeux bleus des chandelles, le feu des étoiles Qu’il givre le beau vol du subtil héron vert Le tumulte des vagues , le souffle des voiles,
Mais jamais, non jamais, ne faiblit cet amour.
Il se peut que la nuit enténèbre la lune Que de ses doigts crochus elle effeuille la rose Qu’elle exhale un vent noir qui endeuille les dunes Et parcourt gémissant les villages moroses,
Mais jamais, non jamais, ne faiblit mon amour.
Il se peut que le temps éparpille les sables Dans tes cheveux blanchis telle une fleur d’érable Que ses ailes de cendre effleurent tes paupières Et qu’il creuse ton corps de ses rides sévères,
Mais jamais, non jamais, ne faiblit ton amour.
L’avenir nous dit-on n’appartient à personne, Evidente leçon que je laisse aux matrones, Je proclame l’amour aussi fort que la mort Qu’il ressuscitera dans les bras de l’aurore.