Rien de plus que du temps qui a pris un visage Masque sur le néant, cette mer sans rivage, Où s’en vont les instants au rythme des nuages Rien de plus que du vent qui siffle sur la plage,
Qui hante ce miroir où vieillit un fantôme Le reflet incertain d’un ennui qui se nomme, Le visiteur inquiet que la nuit abandonne Dans ce fleuve cruel d’où ne revient personne?
Quel hôte souterrain embrase mes entrailles En cracheur obstiné de la mort qui travaille Sur l’enclume des ans comme un coeur où résonnent Les voix de ce passé figé par les Gorgonnes,
Si tu n’es qu’un instant, un éclair dans l’orage, Offre ta lumière dans ces heures sauvages A ces désespérés, victimes des naufrages, Dans ce monde insensé, assoiffé de carnages.