Les automates n’ont pas de tic Même si parfois, ils se font flics Et vont bastonner la tour Eiffel, Cette girafe africaine, Un nain passe dans la rue de la Honte Où un phoque s’est fait maréchal, Au jardin, on plante des nonnes, Leurs fleurs carnivorent les mâles, Des chamans vêtus en majordome À Matignon se font la claque, Ils ont joué à tour de rôle Le Pinocchio de Bergerac, Des gilets jaunes sont invités Au bal du Père Lachaise, Tenue de ville obligatoire! Au milieu du pont des neufs amants, Des casquettes graffent à la grenade : « Bouffez local, crevez global ! » Des journaux médusés s’interrogent: « Les baignoires sont remplies de sable yéménite, Faut-il leur renvoyer? ». Sur le tard, un mac sodomise son planeur En fumant une colombienne, Au cinéma Pathé Marignan, Si je ne m’abuse, Un docteur signe son testament Avant de donner son sang A Blacula, le vampire crépu, Un bossu cocaïnomane s’envole sur une cloche en flamme Dans la cité lacustre où bavent des gargouilles, Les rives de la Seine rejettent des méduses Venues de Kabylie Tandis que des veuves barbues se marient A la grande mosquée, Des militaires remplacent les mannequins Dans les défilés de mode En sifflotant La Marseillaise, L’ordre n’est que le masque du chaos.