Que j'aime suivre le long des vallées L'ombre dansante du soleil, tout enivrée, Les champs de bruyères comme un océan rose Frémissent en vagues sous la brise virtuose.
La colline flamboie tel un bûcher sauvage, Un geai tient dans son bec l'écume d'un nuage, Les peupliers rêveurs chuchotent en cadence, Quelques papillons bleus rayonnent en silence.
Près d'un étang brumeux, jazzifie la rainette Et le merle moqueur mime la clarinette, Un orchestre houleux au mille voix tenaces Envahit l'azur clair qui lentement s'efface.
Car les houilleurs du ciel déversent leur charbon, C'est l'heure où s'assombrit le sang de l'horizon, Une feuille tremble encore, puis se raidit, Tout se recueille en un grand deuil, voici la nuit.