Au bord de la rivière, au creux d’une vallée, Quand l’aube embrumée qui dansait dans le pré Semait nonchalamment ses pépites nacrées, Avais-tu oublié quelques cheveux dorés ?
Je les ai recueillies dans un écrin fragile Ces vaguelettes d’or aux fragrances subtiles Avant de traverser les forêts et les champs, Les cités assoupies dans le sable des ans.
De suivre le rivage où gémissent les vagues Sous la lune noyée dans un halo de sang Tandis que dans le ciel valsaient les goélands Dont les cris transperçaient mon cœur à coup de dagues.
Quand je suis arrivé enveloppé de nuit Dans ce jardin discret que tourmentait l’orage J’ai posé doucement le délicat étui Sur ce marbre fêlé où brillait ton image.