Ils étaient culottés ces cuistres sans culottes Et autres va-nu-pieds aux chicots putréfiés, La chienlit octuplée éveillait les marmottes, Les nerfs étaient à vif n’étant point énervés. En ces temps orageux comme un songe agité, Des grognards imposés qu’insurgeait la famine Se sont enchevêtrés en quête de farine Mais aussi pour sauver leurs maigres libertés.
Les émeutiers rossés dans un fracas de tuiles, Au couvent Saint Lazare ont fait l’autodafé Avant de se ruer de manière virile Vers les Invalides où des fusils dormaient. Mais où était la poudre? Où l’on embastillait ! Prison de la honte gardé par des poudrés. Allons-y, insoumis, assiégeons le château Où le divin marquis instigua ses fléaux!
En un jour mémorable, on vida les cachots Où étaient écroués sept drôles d’asticots Quatre faux monnayeurs qui n’auront pas lu Gide Un certain Tavernier, malchanceux régicide, Le comte de Solages, incestueux décadent, Jaques De Malleville, un hobereau dément, Deux nobliaux entêtés furent décapités, Leurs têtes baladées sur des pics acérés.
La République en marche était bien populaire (Quelques siècles plus tard, elle sera rombière), Et la France d’en haut, en perruque faraude Aurait dû devancer les prochains épisodes, Valmy, Jeu de Paume ou Privilèges Proscrits Le grand soulèvement leur sera préféré, Pour fêter chaque année la grandeur d’un pays Maintenant mis au pas dans ces creux défilés.
Le 14 juillet n’aura pas la jaunisse, Le jour des paltoquets et des feux d’artifice, N’est plus que vilénie de guignols en parade Qui réduisent l’histoire en fadasse panade.