Entre la Fée du berceau Et la Dame à la faulx, Les dés recomposent les jours, Si ce qui naît doit mourir Ce qui meurt, ailleurs, rejaillit, Ainsi c’est au cœur même de l’éphémère Que va se loger l’éternité. Une rose humée agonise, Une autre s’éveille sous la brise, Un soleil se noie dans son sang, Un autre irradie la peau des océans, Sa lumière crée notre regard Qui, la nuit, devient mémoire. Tous, nous buvons à la fontaine du temps Une image qui dure un moment Et dans les fragment d’un grand miroir Qu’ont brisé les vents du hasard, Notre histoire s’imprime en mosaïque Dans un chaos programmatique. Sommes-nous libres par nécessité, Sommes-nous des aveugles en liberté ? Entre le berceau et la faulx Coule une source qui s’estompe la nuit Et qui, à l’aube, Rafraîchit la face ardente du soleil, La vie est l’ivresse de cet instant Qui se rêve éternel. Un cygne passe dolemment Et déjà n’est plus réel…