Avec ceinture et bretelles, je t’avouerais Au creux de l’oreille, ma chair belle à croquer, Que faire ceinture m’a trop stigmatisé Au point que ma bouture est bien ratatinée.
Tu n’as donc plus besoin d’opprimer ton bassin Avec l’horrible ceinture de chasteté Qu’on t’avait destinée soi-disant pour ton bien Avant de te confier aux mains d’un serrurier.
Et c’est si sottement en ce matin navrant Tandis que je bandais mon arc vers ton portrait, Que je me retrouvai cul nu dans le fossé, J’avais oublié ma ceinture sur un banc ,
Alors que je confessais mes affreux tourments Que ta ceinture verte, en ce joli printemps, Avait émoustillé à mon corps défendant Pendant que je t’épiais dans ton bain stimulant.
Je fus donc arrêté pour vices exhibés, Durement châtié au milieu du marché A coup de ceinturons sur mes nobles rebonds Par un mac cagoulé qui sentait l’amidon.
On t’expédia dans une enceinte à Tombouctou Où tu appris à jouer du didgeridoo Avec des centurions qui aimaient le saindoux Et des beatniks qui revenaient de Katmandou.
Depuis cet incident, je serre la ceinture De mes nombreux clients qui kiffent la couture Car, devenu tailleur par ici ou par là, Je fais des ronds de cuir entre deux entrechats.