Hominidé, homme inhibé, Homme nidifié, homme déifié
Et qui donc t’a joué aux dés ? Est-ce un hasard bien nécessaire, Est-ce un désir involontaire ? Est-ce en Afrique ou en Asie Que tu es tombé, vieille branche, Vexé, honteux d’être terni, Tu t’es dressé comme une planche Et comme un coq sur ses ergots Tu parades, quasimodo, Oubliant que ta bipédie Ne fut qu’une péripétie.
Hominidé, homme dénudé Homme édifié, homme déniché
Tu en as mangé des racines Durant ces guerres intestines Quand tu cherchais à t’emparer Des fruits que d’autres cultivaient Quand tu cherchais à dérober L’amour que d’autres éprouvaient Mais tu avais appris, malin, Par Machiavel et par Bodin, Qu’un prince a beaucoup plus de droit, Qu’un banquier peut biaiser les lois Et qu’un mendiant reste sans dent.
Homme animé, homme dénié, Homme niais, homme surfait,
Tu as bien imité les dieux, Enfin le maître de ces lieux Qui deviennent des terres arides Soumises à tes calculs sordides, Tu es un si bon magicien Qu’un clone parfait tu deviens, Si parfois tu lèves les yeux Ce n’est pas pour prier les cieux Mais prédateur impénitent, Tu veux t’emparer du levant Pour y installer ton néant.
Homo sapiens, homo demens Homo semper, homo pervers.