Dans la brume passe le temps qui nous sépare, Un spectre le retient dans ses branches crispées; Un souvenir bientôt noyé dans une mare Tandis que ton image ombrage les nuées,
Qu'y-a-t-il de réel dans la fleur qui se fane Sinon que ta mémoire enviera son passé? Qu'y-a-t-il de sensé dans l'aube diaphane Quand filent les nuages vers leur obscurité?
Si les cris de la pierre éveillent les gisants, Ces mendiants d'une vie grouillant de faux espoirs, Ne faut-il s'abstenir de flatter son miroir Que brisera un jour le redoutable vent?
Nos amours enchantés dans la brume s'égarent Tous sont assujettis aux lois de l'éphémère, Restent quelques échos quand s'avance le soir Emmêlés à jamais aux rumeurs de la mer.