Viens près de moi, ma belle vague, Viens me bercer quand je divague Quand j'appelle dans le lointain Tous mes souvenirs incertains, Viens caresser mes cheveux gris Effrayés par ces longues nuits Quand je sentais une ombre pâle Se glisser sous le draps hiémal, C'était l'orphelin de la lune Qui s'était perdu dans les dunes Quand soufflait la bise polaire Alors qu'il recherchait sa mère, Je frôlais son corps engourdi, Si froid qu'il me semblait sans vie. Il me confiait son grand malheur De s'être égaré dans les heures, D'avoir grandi trop brusquement, D'avoir oublié le printemps. Quand venait le petit matin Qu'apportaient les moineaux mutins, Il s'en allait par le miroir Retrouver le pays des brouillards, Me laissant une image lasse Qu'enfant, je mirais dans la glace.