Quelle brume s’épanche en ses mille voix blanches Accrochées en suaire aux griffes des branches ? Des bouches se forment sous les doigts de la pluie Dans ces boues hasardeuses où se lova la vie, Les astres ont brillé sur des troupeaux perdus Puis se sont consumés dans le bois aux pendus, Quelques traces crissent encore Sur des cristaux croisés Que la neige laissa dans sa chute lascive, Les cheveux hérissés des nuages fielleux Enserrent avec fureur une lune livide, Un cartographe hagard comme un somnambule Cherche l’itinéraire qui conduit à l’aurore. « J’ ai tant creusé le temps pour trouver l’éternel, J’ai tant rêvé du ciel que j’ai lâché mes ailes, Au fond de tes pupilles, le spectre des cyclones Emporta mon désir, je ne suis plus personne. Maintenant à jamais dans ce présent cruel, Ce dédale sans fin où s’oublie chaque jour, Toi, aube des promesses, Toi, infinie jeunesse, Guide mes pas impurs Vers l’intangible azur ».