Mais toi, tu restes là, dans tes belles parures Terre sans frontières, aux charmes infinis Bretagne ensorcelée où tanguent les voilures Sur l’océan de bistre aux gouffres interdits, Provence au mille éclats où naquit la lumière Sous les ailes irisées de l’aigle solitaire,
Majestueux sommets où se suspend le temps De givre étincelant balancé par le vents, Miroitantes gorges sous un ciel d’émeraude Où nagent des soleils, le tapis d’or qu’ils brodent, Cigales assoupies dans le parfum des nuits Quand les yeux des amants comme une étoile brillent.
Car tes exquises fleurs et tes bosquets sauvages Poussent sur les versants dans leur fin carrelage, Les biches gracieuses tout emperlées d’aurore S’enfoncent dans les bois que rien n’arrête encore, Tels les gens du voyage trop souvent proscrits, La nature si sage n’ a pas de pays.