Es-tu parée Judith pour célébrer des noces N’est-ce pas ta beauté qu’adule Endymion ? L’encens et le benjoin, amants des sacerdoces Embaument tes cheveux planant comme un aiglon.
Ta tunique moirée aveugle l’astre d’or, Tes colliers rutilants illuminent les ombres, Le vent vient effleurer tes pupilles si sombres Que loue sur la branche un radieux quatuor.
Alors, pourquoi Judith, en ces temps de détresse Où ton peuple affaibli se terre dans la peur, Bafoué par l’ennemi, implacable vainqueur, Pourquoi donc tes atours qui fleurent la promesse ?
Irais-tu pactiser avec ces Assyriens, Idolâtres fangeux qu’Elohim désavoue Irais-tu sans ciller à leurs lascifs festins Pendant que ta phratrie à la mort se dévoue ?
Servile flatterie, abjecte bienveillance, Tu lèves ta coupe et glorifie cette engeance, Ce seigneur forcené qui tant a fait souffrir, Vas-tu le rassasier de ce qui fait jouir ?
Mais ton heure est venue, tu as saisi l’épée, Holopherne enivré a la tête tranchée, Féroce, tu brandis ce trophée au grand air Dont le sang assassin inondera l’enfer !