Cerné de silence, j’attendrai ton retour, Face à la mer immense où vague mon amour, Sur le vaisseau d’Ulysse aux soupirs des sirènes Ou la trière d’Enée quand Didon était reine,
Aurai-je comme Orphée, la lyre ensorcelante Qui éveille des morts, l’ombre la plus charmante, Serai-je enfin sculpter ton délicat visage, Pygmalion éploré, suppliant une image?
Quand gronde l’océan dans le temple d’Eole Les vierges ravies rêvent de passions folles, Mais la lune voilée et ses enchantements Envahit, ébloui, le coeur pur des amants,
C’est bien le seul amour aux charmes sibyllins Que confia Diotime lors d’un fameux festin, Sur les ailes d’Eros , les âmes se visitent, Quand sombre le soleil dans les yeux d’Aphrodite,
J ‘attendrai ton retour dans une pluie d’étoiles Au bord de cet étang et ses blancheurs spectrales, Dans les scintillements d’un astre déjà mort Qui traversent le temps pour renaître en aurore.