L’enfer a fécondé tel un sombre ouragan Sa bouche à dévorer le coeur des innocents Qu’il engraisse d’abord pour mieux les égorger Dans d’impures orgies où le sang va gicler,
Graveleux agresseur, ravageur implacable Que le chaos comblé accompagne insatiable, Que ne voudrait-il pas éteindre le soleil, Souffler des ténèbres de sa gorge de fiel!
Destructeur acharné de cités remarquables, Varsovie et Dresde, Guernica ou Nankin, Violeur avilissant de tant d’Eve admirables, Insterburg, Duc Hoa Dong, à Sétif ou Berlin,
Les mers acidulées par son infecte bave, Les forêts arrachées par ses dents d’épouvante, Les volcans vomissant ses convulsions de lave, Les déserts rugissant ses cris dans la tourmente,
« Un monstre aussi odieux, une fable de plus Pour punir les enfants quand ils sont trop ingrats! ». « Car l’ogre », diras-tu, « personne ne l’a vu! ». « Regarde ton ombre… maintenant, tu le vois? ».