Tout objet porte une trace Du temps qui passe Quand il dépose en silence Ces vagues de poussières. Le vase a gardé le souvenir Des belles gerbes de fleurs Qui ornaient comme un paon La maison du bonheur. La guitare rêve encore Des douces sérénades Et l'âtre en soupirs se rappelle Des bris de tous ces grands serments. Quelques rires étouffés Résonnent dans la cuisine Sous l'odeur enivrantes Des herbes parfumées, Des meubles austères En moines taciturnes Marmonnent tout grinçant Quelques confiteors. Les marches, plus loin, gémissent De ces pas disparus Qui s'en allaient là-haut Découvrir l'inconnu. Un lourd miroir festonné, Dans la chambre muette, A gardé en mémoire Les visages tant aimés Qui chaque jour s'éloignent Dans un halo de brumes Et s'en vont à tout jamais Rejoindre l'autre coté.