Quand à la fin du jour, aux sillons de la pluie, On ajuste ses pas en longeant les hauts murs D'un grand parc scintillant où traînent les fils d'or Du soleil fatigué qui roule à l'horizon, Les heures passent Au travers des herses rouillées Que viennent secouer les mains des vents d'hiver, On sent rôder en soi quelques anciens fantômes De ces coeurs écorchés aux épines des roses, Quelques branches perdues mendient sur les trottoirs, Des rats faméliques Rongent un coin de silence. Un buisson desséché forme une corolle Pour un futur martyr qui ne sait plus son rôle, Les lampes allumées clignent des paupières Comme des animaux blessés par les chasseurs Et au fond de la brume, Les grondements d'un orgue Telle une menace évadée de la morgue Suivent les pas noirs d'un étrange voyageur Qui arpente la terre, ange exterminateur, Et au fond de mon coeur où se flétrit la rose, J'entends mugir un orgue, J'entends venir la sorgue...