On voudrait, c’est certain y laisser une trace Du passage incertain que nous fûmes en ombres, Le temps grave la pierre et la mer les rivages, Le soleil et le vent façonnent les déserts,
Spectacles fabuleux qui ravissent sans voix, Ceux qui savent encore apprécier ces offrandes, Ainsi, la nature nous indique la voie, Célébrer la beauté par nos oeuvres imparfaites,
Que l’humain soit né entre excréments et urine Selon cet adage d’un nommé Augustin Rend pénible la tâche à moins d’être improbable Et conforte chacun dans sa médiocrité,
Un alibi boiteux pour un moi sans substance Voilà le lourd destin d’un art dévalué Dont l’inflation permet aux creux écrivassiers D’épandre sur la page un infâme brouet,
Les écrits glorieux reposent sous la stèle, Les muses oubliées écoutent médusées Un concert discordant où d’aucun à tue-tête Revendique enhardi son statut de poète
Et s’en va réjoui de son propre génie Sautillant en pongo d’un caniveau à l’autre, Puis fini par glisser sur un étron fumant, La seule oeuvre achevée de son devin talent.